Vous jouiez avec qui ? Je jouais avec le pro, et après je jouais tous les dimanches matin avec un marquis, il y avait une belle clientèle à l’époque. Comme j’avais mon institut de beauté, je rencontrais du monde. Il y avait beaucoup d’américains installés. Il y avait des belges qui venaient du Congo, des français qui venaient du Maroc… c’était une époque spéciale.

Vous aviez les moyens de jouer au golf, au milieu de tous ces gens, ça devait coûter une fortune ? non, ce n’était pas cher du tout à Marbella, pas comme maintenant. Je sais que maintenant c’est très cher, il faut acheter une action. À cette époque c’était les débuts, il n’y avait rien, il n’y avait pas d’autoroute, il y avait encore des ânes sur les routes. Il n’y avait que des milliardaires, mais très gentils. J’étais invitée dans leurs cocktails. Ça n’existe plus tout ça, il n’y avait pas de problème de sécurité à l’époque.

Après Marbella ? Je suis rentrée à Paris, mais on avait toujours une maison à Marbella sur le golf, et on retournait y jouer quelques semaines par an. Il y avait 2 terrains, le Nord et le Sud. Il ne fallait pas traîner : le prof sifflait dans ses doigts si la partie d’avant n’allait pas assez vite. Je jouais aussi à la Vaucouleurs. Il y avait 2 terrains : un plat et un plus vallonné avec des ruisseaux etc… ce sont 2 frères qui l’avaient construit.

L’ambiance vous plaisait ? Oui, de toute façon à partir du moment où je suis dans un truc de golf, je me sens bien ! Quand j’ai mes pieds sur le terrain, même si je joue moins bien maintenant, je suis bien ! J’aime bien quand les gens respectent les règles. Quand ils commencent à bouger dans tous les sens, sans respecter les règles, en restant près du trou, faisant de l’ombre, etc… c’est pénible. J’ai joué longtemps avec un pro et donc j’aime quand on respecte l’adversaire.

Et ensuite ? J’ai joué à Cannes, j’ai pris mon abonnement à Old Course, avec Monsieur Camerini, qui me connait bien. Très gentil. C’est un club qui marche très fort, avec beaucoup de fêtes. Quand je suis partie ils étaient déjà 4000. Ensuite mon mari est décédé. J’y suis encore restée jusque 2014, puis j’ai été à Roanne, à côté de Lyon, car des amis m’y avaient invitées. Et je suis arrivée en 2020 à Mérignies.

Comment êtes-vous arrivée à Mérignies, depuis Lyon ? La recherche de fraîcheur ? Non, pas du tout. J’ai eu une sciatique avec 2 hernies discales un matin en me levant et je me suis dit : «Bon, ma vieille, maintenant il faut prendre tes dispositions ! ». Je suis née à Wattignies, et comme toute ma famille est dans le Nord, je suis revenue ici, dans une résidence senior, avec des studios, en pleine campagne.

J’ai rencontré des vedettes en 73, à la coupe du monde qui se jouait à Las Brisas en Espagne : Ballesteros, Nicklaus, tous les anciens, ils étaient tous là. J’ai accompagné l’équipe de France, mais je ne préfère pas les citer : je voulais les accompagner à Paris, mais ils m’ont dit « non, non, ne viens pas, nos femmes seraient jalouses ». Je les accompagnais car ils ne parlaient pas français et je traduisais au bar, etc… ils étaient très sympathiques, à l’époque.

J’ai des souvenirs dans mon sac : quand j’ai joué dimanche dernier, ma balle était presque hors limite, ça n’était pas clair, alors j’ai sorti la ficelle que j’ai toujours, pour vérifier. J’ai aussi toujours mon sifflet, pour les gens devant qui ne vont pas assez vite, mais je n’ose plus le sortir.

J’habitais sur le golf à Marbella. De ma maison j’étais au départ du 1, à Guadalmina Alta. J’adorais, c’est ce qui me manque ici maintenant.

Vous suivez le golf à la télé ? Sans arrêt ! J’attends la Ryder Cup avec impatience ! Parfois je me dis « Pourquoi il n’a pas pris son 7 au lieu de prendre son putter quand il est dans l’herbe derrière ? » Heureusement ils ne m’entendent pas, ils me prendraient pour une prétentieuse (rires) !

Vous deviez faire caddy ? Oui, mais le 7 il faut bien le jouer : il faut s’entraîner pour avoir le bon dosage, c’est quand même le club miracle ! Un 9 c’est trop ouvert, un 10 n’en parlons pas ! Après ça ne roule plus, mais le 7 on peut aller jusqu’au trou…

Quel est votre joueur ou joueuse préféré(e) ? Depuis un petit moment c’est Tommy Fleetwood, en ce moment c’est mon grand amour. Il est tellement sympathique ! Avant c’était Ballesteros, bien sûr !

Je suis toujours branchée, ça et les courses de chevaux. Mon père avait des chevaux de courses et je vais souvent chez mes cousins en Normandie qui ont aussi des chevaux de course. La compétition on a toujours connu, on sait ce que c’est que de perdre ou gagner ! Quand on gagne on est content, quand on perd on se dit que ça ira mieux la prochaine fois. Mais on gagne plus d’argent avec les chevaux que le golf…

Avez-vous des conseils à donner aux golfeurs débutants ? Aux débutants ? (Songeuse, songeuse…). Jouer avec des bons amis, et rire quand on rate un coup… ne pas faire la tête jusque-là (main sous la poitrine) quand on fait un « air shot », on a l’air tellement ridicule quand on voit que la balle est encore là, vous ne trouvez pas ? Garder ses nerfs… Oui, savoir rire c’est le plus important.

Bon après, quand on n’est plus débutant, en dessous de 34, là oui, c’est grave de faire un air shot et on a le droit de faire la gueule !

Quel est votre secret ? non, pas de secret pour scorer… quand on sait qu’on est mal parti, c’est difficile de rattraper.

Avez-vous un rêve ? Jouer jusqu’à 100 ans ! Si je pouvais continuer à jouer longtemps ça m’intéresserait. C’est parce que je suis bien sur un terrain. Même jouer seule ça ne me dérange pas. 

Merci Martine, merci beaucoup pour votre vivacité et cet amour du golf contagieux. On vous souhaite de fouler les fairways encore très longtemps et, promis, on va lutter contre le le jeu lent !

Votre séminaire à Mérignies Golf

A quoi peut bien ressembler un séminaire d’entreprise à Mérignies Golf ? Laissez-vous emporter par cette vidéo… et venez en profiter sur place !